Origine de la ville
Saint-Quentin (Aisne) - FRANCE
Saint-quentin est une ville moderne. La première guerre mondiale l'a rasé, n'y laissant que deux cents maisons intactes. Elle a garder beaucoup d'une histoire bi-millénaire; quelques très beaux monuments; une position commerciale qui tenta les romains et que les siècles suivants ont affirmés; le passé religieux et artistique d'un pèlerinage célèbre; les souvenirs d'une intense vie communale et d'une richesse industrielle exceptionnelle; enfin une histoire militaire mouvementée et douloureuse, encore vivante dans ses places, ses rues, ses édifices, que lui valut sa situation, longtemps frontalière, toujours stratégique, depuis le haut Moyen Age jusqu'à la première guerre mondiale...
"Enfants d'une ville frontière, nous sentons la poudre à canon..."
dit au XVIIIe siècle le refrain de ses "canonniers-arquebusiers".
Aux origines de Saint-Quentin, deux formes de civilisation, deux cités successives: la première est un municipe gallo-romain, créé sous le nom d'Auguste par la volonté romaine de domination et de fusion, et imposé comme capitale à un courageux petit peuple belge, que citent déjà les commentaires de César lors de la bataille de la Sambre en 57 avant J.C. : les Viromandui. La seconde est un bourg de pèlerinage, né au cours du IVe siècle sans doute, autour du tombeau du martyr Quentin.
Plan de la ville
Augusta Viromanduorum
La cité gallo-romaine était de population et de surface réduites: deux à trois milles habitants, vingt cinq hectares tout au plus, sous forme d'un étroit rectangle appuyé au Sud et au Sud-Ouest sur les marais de la Somme. D'après les résultats des fouilles du XIXe siècle, elle ne devait pas dépasser au Nord la place de l'Hôtel de Ville, à l'Est les rues d'Isle et de la Sellerie, à l'Ouest les rues des Canonniers et d'Aumale. Mais sa position stratégique et commerciale était remarquable: étape sur la grande voie Boulogne - Reims, elle faisait passer par un gué, puis un pont, à travers l'énorme vallée marécageuse, un faisceau de routes principales : de Péronne et Amiens, Cambrai et Bavai, à l'Ouest, Nord, et Nord-Est, vers Soissons, Laon et Reims au Sud-Est et au Sud. C'est toujours l'axe essentiel de la ville, mais le pont moderne n'enjambe plus que des marais asséchés, pour l'établissement de la gare au XIXe siècle, et une rivière devenue en partie souterraine, pour la construction du monument aux morts en 1927.
"L'Auguste des Vermandois" fut détruite complètement par les Barbares, dans la deuxième moitié du IIIe siècle. Ses habitants l'abandonnèrent pour le vieil oppidum celtique de Vermand plus facile à défendre, mais lui-même fut ruiné par les Vandales au début du Ve siècle, après quoi la région tomba aux mains des Francs.
Source André et Suzanne FIETTE (1972)