Henri Martin

1810 - 1883

 

Introduction

          Henri Martin, enfant de Saint-Quentin, une des gloires de son siècle. Quel grand bonhomme ! Quelle vie bien rempli que la sienne, qui s'étend sur tout le dix-neuvième siècle (ou peu s'en faut !). Qu'on en juge. Viennent, après les poésies et les ébauches de romans juvéniles (1825-1830), des romans historiques, dont « Tancrède de Rohan » (1830-1832), la première « Histoire de France depuis les temps les plus reculés » (1833-1836), une seconde version (1837-1854), une troisième (1855-1860) et, parallèlement, des articles pour des journaux (Le Siècle, la Revue de Paris) et pour l'Encyclopédie Nouvelle ; puis la défense des nationalités européennes « Daniel Manin » en 1859, «l'Unité italienne et la France », « Pologne et Moscovie » en 1863, «la Russie et l'Europe » en 1866 et, menée de front, l'étude des origines de la France par l'anthropologie et l'archéologie celtiques (« Etudes d'archéologie celtique » en 1872) ; enfin viennent, de 1867 à 1869, « l'Histoire de France populaire illustrée » et la quatrième et dernière édition de « l'Histoire de France » en 1874. Et ce n'est pas tout ! Car l'œuvre littéraire, axée sur l'histoire et qui lui vaut un beau succès de librairie en même temps que le renom et la gloire

« d'historien national », se double d'une action politique importante de républicain libéral et modéré, qui l'amène à participer à la « Campagne des banquets » en 1847 et à la campagne pour les élections législatives de 1848, puis à recevoir en 1848 la Chaire d'histoire moderne à la Sorbonne, enfin à devenir, avec la chute du Second Empire, maire de Passy, député et conseiller général de l'Aisne, sénateur de ce même département (et président du groupe de la gauche républicaine au Sénat), membre de nombreuses Commissions ministérielles. Illustre et honoré, il préside de nombreuses associations, inaugure Collèges et Monuments, entre à l'Académie des Sciences morales et politiques en 1871 et, suprême consécration, il est élu le 13 juin 1878 à l'Académie Française pour y occuper le fauteuil de Thiers.

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